La démocratisation des données : chantier en cours

La démocratisation des données : chantier en cours

Pour valoriser la donnée, le bénéfice des compétences ad hoc et d’une infrastructure data appropriée n’est pas suffisant. Il faut également faire évoluer la culture et l’organisation de l’entreprise pour l’orienter autour de la donnée. Cette évolution est un chantier qui n’est pas aisé. Résultat, seules 20% des entreprises françaises exploitent réellement la donnée comme un levier de croissance.

L’institut de sondage Odoxa vient de réaliser une enquête sur les pratiques liées à l’utilisation des données dans les entreprises hexagonales.

Ce sondage révèle que la plupart des chefs d’entreprise sont convaincus que les données sont importantes : les 3/4 d’entre eux sont également conscients que la donnée est essentielle pour prendre des décisions pertinentes. 84% considèrent la donnée comme un axe de développement important, 40% en font même une priorité. Néanmoins, seulement un peu plus de 20% démocratisent leurs bases de données et peuvent être considérées comme orientées autour de la donnée.

70% des sondés affirment que leurs prises de décision sont encore basées sur leurs perceptions et leur propre expérience, contre seulement 20% qui prennent leurs décisions suite à des analyses de données.

Ce sondage réalisé auprès de 540 dirigeants d’entreprises françaises de 50 salarié(e)s et plus, révèle que la problématique n’est pas technologique : en effet 80% affirment que leur entreprise dispose des dispositifs ad hoc pour rendre ses données accessibles et faciliter leur utilisation. En ce qui concerne les compétences, 70% des entreprises déclarent également avoir intégré les fonctions de gouvernance des données, de gestion des accès et 66% avoir insufflé une culture de la donnée.

Pour autant, 70% des sondés affirment que leurs prises de décision sont encore basées sur leurs perceptions et leur propre expérience, contre seulement 20% qui prennent leurs décisions suite à des analyses de données.

Pour 80% des dirigeants de ces entreprises, les décisions prises consécutivement aux analyses de données sont prises en comité de direction ou par la direction générale.

Par ailleurs, seulement 1/3 des entreprises sondées ont mis en œuvre une stratégie de partage systématique des données nécessaires aux salarié(e)s pour remplir leur mission. Néanmoins, pour 50% des décideurs, certaines données sont trop confidentielles pour être partagées.

Quant au partage de données avec les partenaires ou les clients, moins de 50% des entreprises l’envisage ou la pratique. Cela n’a pas beaucoup évolué depuis 2018, puisqu’un rapport publié par la Commission Européenne révélait à l’époque que seules 39% des organisations questionnées déclaraient partager des données avec d’autres organisations (B2B).

La taille de l’entreprise ainsi que le domaine d’activité influent aussi sur la façon dont la valeur de la donnée est perçue. Ainsi, le domaine des services est plus particulièrement convaincu de l’importance de la donnée en matière de transformation digitale : 9 décideurs sur 10 considèrent en effet que les données jouent un rôle de premier plan dans le cadre d’une transformation digitale de l’entreprise contre 8 sur 10 pour la moyenne nationale.

Les entreprises de plus de 5000 salarié(e)s sont particulièrement sensibles aux enjeux de la donnée : 85% de leurs dirigeants estiment en effet que la prise en compte des données fait gagner en transparence vis-à-vis des parties prenantes internes et externes.

Pour autant, pour 80% des dirigeants de ces entreprises, les décisions prises consécutivement aux analyses de données sont prises en comité de direction ou par la direction générale. C’est donc peu dire que la démocratisation des données a encore un long chemin avant de devenir totalement effective, y compris dans les entreprises ouvertes au partage.

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